Vous êtes directeur marketing, fondateur ou responsable commercial d’une PME B2B. Votre pipeline stagne. Vos campagnes génèrent du trafic, peut-être même des leads, mais la conversion reste décevante. Vous vous demandez : faut-il continuer l’Inbound Marketing ou passer à l’Account-Based Marketing ?
La réponse n’est pas binaire. Selon une étude menée par ITSMA et l’ABM Leadership Alliance, 87 % des marketeurs B2B considèrent l’ABM comme leur stratégie la plus performante en termes de ROI — mais cela ne signifie pas que l’Inbound doit disparaître.
La vérité, c’est que ces deux approches ne s’opposent pas : elles se complètent. L’Inbound construit votre notoriété et attire des prospects qualifiés. L’ABM transforme vos meilleurs comptes cibles en clients rentables.
Dans cet article, nous allons décortiquer les différences fondamentales entre ABM et Inbound, vous montrer quand privilégier l’un ou l’autre, et surtout comment les combiner intelligemment pour maximiser votre croissance. Vous découvrirez comment adapter votre stratégie selon votre maturité, vos ressources et vos objectifs business réels.
Définition courte :
L’Inbound Marketing attire un large public via du contenu de qualité pour générer des leads qualifiés. L’ABM cible directement un petit nombre de comptes stratégiques avec des campagnes ultra-personnalisées pour créer du pipeline à forte valeur.
Comprendre les fondamentaux de l’Inbound Marketing
L’Inbound Marketing repose sur un principe simple : attirer les prospects vers vous plutôt que d’aller les chercher. Cette approche, popularisée par HubSpot dans les années 2000, s’appuie sur la création de contenu de qualité (articles de blog, livres blancs, webinaires) pour répondre aux questions de votre audience cible.
Le fonctionnement est mécanique : vous optimisez votre contenu pour le référencement naturel (SEO), vous le diffusez sur vos canaux (site web, réseaux sociaux, email), vous capturez des contacts via des formulaires, puis vous les « nourrissez » (nurturing) jusqu’à ce qu’ils soient prêts à acheter.
Cette méthode a révolutionné le marketing B2B. Elle a permis à des milliers d’entreprises de construire une audience, de réduire leur dépendance aux salons professionnels et à la prospection téléphonique agressive. L’Inbound fonctionne particulièrement bien pour les entreprises SaaS, les consultants et les scale-ups qui cherchent à construire leur notoriété.
Les forces de l’Inbound :
Scalabilité : un bon article peut générer des leads pendant des mois, voire des années
Coût marginal faible : une fois produit, le contenu travaille pour vous 24/7
Éducation du marché : vous positionnez votre expertise et construisez la confiance
Diversité des sources de trafic : SEO, réseaux sociaux, email, bouche-à-oreille
Selon le State of Inbound 2024 de HubSpot, 61 % des marketeurs considèrent que générer du trafic et des leads est leur priorité numéro un. L’Inbound répond parfaitement à cet objectif.
Mais cette force cache aussi sa principale limite : l’Inbound génère du volume, pas nécessairement de la valeur ciblée.
Les limites de l’Inbound pour les PME B2B
Si l’Inbound Marketing est puissant, il présente trois faiblesses structurelles pour les PME B2B ambitieuses.
Première limite : vous attirez qui arrive, pas qui compte.
Votre blog génère 10 000 visiteurs par mois ? Bravo. Mais combien font partie de vos comptes cibles réels ? L’Inbound attire large. Vous récupérez des étudiants, des consultants indépendants, des curieux, des concurrents… et parfois vos vrais prospects. Le ratio signal/bruit est souvent médiocre.
Deuxième limite : le lead scoring ne remplace pas l’intention d’achat.
Vous avez mis en place un système de scoring sophistiqué. Un contact télécharge trois livres blancs, ouvre vos emails, visite votre page tarif. Score : 85/100. Vous le passez aux ventes. Résultat : « Merci, mais on compare encore trois solutions et notre budget n’est pas validé avant le T3. » Le lead est « chaud » sur le papier, mais froid dans la réalité.
Troisième limite : vous dépendez de la chance.
L’Inbound suppose que vos meilleurs comptes cibles vont naturellement découvrir votre contenu, le consommer, et vous contacter au bon moment. C’est un pari passif. Vous espérez que Microsoft, Sanofi ou BNP Paribas tombent sur votre article au moment précis où ils cherchent une solution comme la vôtre. Quelle probabilité ?
Une étude Forrester Research révèle qu’en B2B complexe, 67 % du parcours d’achat se fait sans interaction avec un commercial. Autrement dit : vos prospects se renseignent seuls, comparent seuls, et ne vous contactent que quand leur décision est déjà bien avancée. À ce stade, vous êtes en compétition avec trois autres solutions.
L’Inbound vous met en mode réactif. L’ABM vous met en mode proactif.
Comment fonctionne l’Account-Based Marketing
L’ABM renverse la logique de l’Inbound. Au lieu d’attirer large et de filtrer ensuite, vous identifiez d’abord les comptes qui comptent vraiment — puis vous concentrez toute votre énergie marketing et commerciale sur eux.
Concrètement, cela signifie :
1. Vous définissez votre liste de comptes cibles (10 à 100 selon votre capacité).
Pas 10 000 contacts anonymes. Pas 500 MQL théoriques. Non : 20, 50 ou 100 entreprises précises que vous voulez absolument gagner. Vous les nommez. Vous les étudiez. Vous cartographiez leurs décideurs, leurs enjeux, leurs projets en cours.
2. Vous personnalisez vos messages pour chaque compte.
Vous ne parlez plus à « tous les DRH du SaaS ». Vous parlez à Sophie Durand, DRH de Doctolib, qui recrute 200 personnes cette année et cherche à structurer son onboarding. Votre message, votre étude de cas, votre démonstration sont taillés pour elle.
3. Vous orchestrez des campagnes multicanal ciblées.
Email personnalisé. Message LinkedIn. Contenu sur-mesure. Invitation à un événement privé. Appel commercial. Tout est coordonné. Marketing et ventes travaillent main dans la main sur les mêmes comptes. Pas de déperdition. Pas de leads qui tombent dans un trou noir entre « Marketing Qualified » et « Sales Accepted ».
4. Vous mesurez l’engagement des comptes, pas les clics.
Vous ne comptez plus les impressions publicitaires. Vous comptez le nombre de décideurs engagés par compte. Combien de personnes ont ouvert votre email ? Combien ont visité votre page dédiée ? Combien ont répondu positivement ?
Selon l’étude 2024 de Demandbase, les entreprises qui appliquent l’ABM rapportent un ROI supérieur de 50 % par rapport aux approches marketing traditionnelles. Et 64 % d’entre elles constatent une réduction du cycle de vente.
Pourquoi ces résultats ? Parce que l’ABM élimine le gaspillage. Vous ne payez pas pour attirer des milliers de visiteurs dont 98 % ne deviendront jamais clients. Vous investissez là où ça compte : sur vos vrais prospects.
ABM vs Inbound : les différences clés
Résumons les différences fondamentales entre ces deux approches dans un tableau de comparaison clair.
Philosophie générale :
Inbound : attirer large, filtrer ensuite
ABM : cibler précis, personnaliser fort
Public visé :
Inbound : tout le marché (segments larges)
ABM : comptes nommés (liste fermée)
Message :
Inbound : générique, éducatif, applicable au plus grand nombre
ABM : ultra-personnalisé par compte, voire par décideur
Canaux privilégiés :
Inbound : blog, SEO, réseaux sociaux, publicité display large
ABM : email 1:1, LinkedIn ciblé, événements privés, direct mail, campagnes publicitaires ultra-segmentées
Mesure de succès :
Inbound : trafic, leads générés, taux de conversion global
ABM : comptes engagés, pipeline créé, deals signés sur comptes cibles
Alignement équipes :
Inbound : marketing produit les leads → ventes les traitent (souvent en silo)
ABM : marketing et ventes ciblent les mêmes comptes ensemble (alignement total)
ROI typique :
Inbound : ROI moyen, mais scalable
ABM : ROI élevé sur les comptes gagnés, plus concentré
Cycle de vente :
Inbound : variable, souvent long (le prospect vient quand il est prêt)
ABM : plus court car proactif, mais nécessite plus d’efforts initiaux
Exemple concret :
Inbound : « Je publie un guide sur l’automatisation RH et j’attire 50 DRH par mois. »
ABM : « Je cible les 20 scale-ups tech en hypercroissance et je leur envoie une analyse personnalisée de leurs défis RH. »
Les deux approches ont leur place. La question n’est pas de choisir l’une ou l’autre de manière définitive, mais de comprendre quand et comment les utiliser.
Quand privilégier l’Inbound Marketing
L’Inbound reste pertinent dans plusieurs situations. Nous ne recommandons pas de l’abandonner brutalement. Voici quand miser sur cette approche.
Vous construisez votre notoriété.
Si votre marque est jeune ou peu connue sur votre marché, l’Inbound vous permet de gagner en visibilité. Publier régulièrement du contenu de qualité, optimisé SEO, vous positionne progressivement comme expert. Cela prend du temps (6 à 12 mois minimum), mais c’est un investissement durable.
Vous avez un produit à cycle de vente court et ticket moyen faible.
Si vous vendez un logiciel à 50 € par mois en self-service, l’ABM n’a pas de sens. Votre modèle économique repose sur le volume. L’Inbound, couplé à de l’automatisation marketing, est la bonne approche. Vous devez attirer massivement, convertir automatiquement, et laisser le produit se vendre.
Vous disposez de ressources éditoriales et SEO solides.
Si vous avez une équipe capable de produire du contenu régulièrement (2 à 4 articles par semaine), de ranker sur Google, et de convertir ce trafic, alors continuez. L’Inbound fonctionne encore très bien pour alimenter le haut de l’entonnoir.
Vous cherchez à éduquer un marché immature.
Imaginons que vous lancez une solution innovante dans un domaine où les acheteurs ne savent pas encore qu’ils ont un problème. L’Inbound vous permet d’éduquer progressivement le marché via du contenu pédagogique.
Votre budget est limité et vous n’avez pas d’équipe commerciale structurée.
L’Inbound demande du temps, mais peu de budget initial. Si vous êtes seul ou à deux, l’ABM est difficile à mettre en œuvre efficacement. Mieux vaut d’abord construire une audience via l’Inbound, puis basculer vers l’ABM quand vous avez les ressources.
L’Inbound n’est pas mort. Il est simplement insuffisant si vous visez des comptes à forte valeur.
Quand passer à l’Account-Based Marketing
L’ABM devient indispensable dans certaines configurations business. Voici les signaux qui indiquent qu’il est temps de basculer.
Vous vendez à des comptes à forte valeur (> 50 K€ de revenu annuel par client).
Si votre ticket moyen est élevé, vous ne pouvez pas vous permettre d’attendre passivement que les bons prospects vous découvrent. Vous devez aller les chercher. L’ABM vous permet de concentrer vos efforts sur les 20, 50 ou 100 comptes qui feront vraiment la différence sur votre chiffre d’affaires.
Votre cycle de vente est long et implique plusieurs décideurs.
Dans une vente B2B complexe, vous ne vendez pas à une personne, mais à un comité d’achat (buying committee). L’Inbound ne vous permet pas de toucher simultanément le CEO, le CFO, le CTO et le directeur opérationnel d’une même entreprise. L’ABM, si. Vous orchestrez des campagnes qui engagent plusieurs personnes en parallèle.
Votre marché est concentré.
Si vous avez identifié 200 comptes idéaux en France, pourquoi dépenser de l’énergie à attirer 10 000 visiteurs anonymes ? Concentrez-vous sur ces 200. L’ABM est fait pour les marchés de niches ou les secteurs où quelques clients représentent l’essentiel du revenu (industrie, santé, services financiers, etc.).
Votre pipeline stagne malgré vos efforts Inbound.
Vous générez 100 leads par mois, mais votre équipe commerciale vous dit : « 90 % ne sont pas qualifiés. » C’est le symptôme classique : quantité sans qualité. L’ABM inverse la logique : moins de comptes, mais 100 % pertinents.
Vous voulez réduire votre coût d’acquisition client (CAC).
Paradoxalement, l’ABM peut réduire vos coûts. Pourquoi ? Parce que vous cessez de gaspiller du budget sur des leads hors cible. Vous investissez uniquement sur les comptes qui peuvent réellement acheter. Votre taux de conversion grimpe. Votre CAC baisse.
Vous avez déjà une base de clients satisfaits à développer (upsell/cross-sell).
L’ABM ne sert pas qu’à acquérir de nouveaux comptes. Il est redoutable pour développer vos clients existants. Vous identifiez les opportunités d’expansion (nouvelles BU, nouvelles géographies, nouveaux usages) et vous lancez des campagnes ciblées en interne.
Si vous cochez trois de ces critères ou plus, il est temps de passer à l’ABM.
Comment combiner Inbound et ABM intelligemment
Bonne nouvelle : vous n’êtes pas obligé de choisir. L’approche la plus performante consiste souvent à combiner Inbound et ABM dans une stratégie marketing hybride.
Voici comment nous structurons cette combinaison chez Go ABM.
Étape 1 : Utilisez l’Inbound pour attirer et identifier vos comptes cibles.
Votre contenu SEO continue de travailler pour vous. Mais au lieu de traiter tous les visiteurs de la même manière, vous installez un système de détection des comptes stratégiques. Par exemple : vous utilisez des outils comme Clearbit, Albacross ou même simplement Google Analytics pour repérer quand une entreprise de votre liste cible visite votre site. Dès qu’un compte cible se manifeste, vous activez un parcours ABM.
Étape 2 : Créez du contenu Inbound que vous recyclez en assets ABM.
Vous avez publié un guide complet sur l’automatisation des ventes ? Parfait. Transformez-le en mini-étude personnalisée pour vos 10 comptes cibles. Gardez la structure, mais adaptez les exemples, les chiffres, et les recommandations à leur contexte spécifique. Vous maximisez votre ROI éditorial.
Étape 3 : Nourrissez vos comptes ABM avec du contenu Inbound premium.
Vos prospects ABM ne vivent pas dans une bulle. Ils continuent de chercher de l’information. Assurez-vous que votre contenu répond à leurs questions spécifiques. Créez des pages piliers sur les sujets qui intéressent vos comptes cibles. Optimisez-les pour le SEO. Quand vos prospects cherchent « comment structurer un programme ABM en PME », ils tombent sur vous — et ils découvrent que vous les ciblez déjà.
Étape 4 : Utilisez l’ABM pour accélérer la conversion des leads Inbound chauds.
Un visiteur d’un compte cible a téléchargé votre livre blanc et visité trois fois votre page tarifs en une semaine ? Ne le laissez pas dans un parcours d’emails génériques. Passez-le immédiatement en mode ABM : contact personnalisé de votre commercial, invitation à une démo privée, contenu sur-mesure.
Étape 5 : Mesurez séparément Inbound et ABM, puis analysez les synergies.
Ne mélangez pas tout. Suivez distinctement les résultats de vos efforts Inbound (trafic, leads MQL) et ABM (comptes engagés, pipeline sur comptes cibles). Ensuite, analysez : combien de comptes ABM ont d’abord découvert votre marque via l’Inbound ? Combien de leads Inbound sont devenus des comptes ABM ? Ces insights vous aideront à optimiser votre allocation budgétaire.
Un exemple concret : une scale-up SaaS que nous accompagnons génère 200 leads par mois via son blog (Inbound). Mais elle a identifié 50 comptes stratégiques (ABM). Elle utilise l’Inbound pour construire sa notoriété et alimenter son pipeline général. Et elle déploie des campagnes ABM ultra-ciblées sur ses 50 comptes, avec des messages personnalisés et un suivi commercial serré. Résultat : 70 % de son chiffre d’affaires vient des 50 comptes ABM, mais l’Inbound continue d’apporter 30 % de deals opportunistes.
Les deux approches ne s’annulent pas. Elles se renforcent.
Les erreurs courantes dans la transition Inbound vers ABM
Passer de l’Inbound à l’ABM n’est pas qu’une question d’outils ou de budget. C’est un changement de mentalité. Et beaucoup d’entreprises font les mêmes erreurs.
Erreur n°1 : garder une mentalité « volume ».
Vous décidez de faire de l’ABM, mais vous continuez de raisonner en leads. Vous sélectionnez 500 comptes « pour avoir de la marge ». Résultat : vous faites de l’Inbound déguisé en ABM. Vous n’avez ni la personnalisation de l’ABM, ni la scalabilité de l’Inbound. Vous êtes entre deux chaises.
Erreur n°2 : ne pas aligner les équipes marketing et ventes.
L’ABM suppose une collaboration étroite entre marketing et commercial. Si le marketing lance des campagnes ABM sans impliquer les ventes, les commerciaux ne suivront pas. Ils continueront de prioriser leurs propres leads. À l’inverse, si les ventes veulent cibler 200 comptes mais que le marketing n’a pas les ressources, ça coince aussi.
Erreur n°3 : vouloir tout automatiser.
L’ABM demande de la personnalisation. Or, personnalisation et automation sont partiellement contradictoires. Vous ne pouvez pas automatiser un email vraiment personnalisé. Vous devez accepter de faire des choses qui ne « scalent » pas : recherches manuelles, messages écrits à la main, événements en petit comité. Si vous cherchez à tout automatiser, vous perdez l’essence de l’ABM.
Erreur n°4 : sous-estimer le temps nécessaire.
L’Inbound peut démarrer vite : vous publiez un article, il génère du trafic dès la semaine suivante. L’ABM est plus lent au démarrage. Il faut identifier les comptes, les étudier, préparer les messages, aligner les équipes, lancer les premières campagnes. Comptez 30 à 60 jours pour voir les premiers signaux, et 90 jours pour des résultats tangibles (RDV, opportunités). Soyez patient.
Erreur n°5 : ne pas avoir de critères clairs pour choisir les comptes.
Vous ne pouvez pas cibler « les entreprises du SaaS qui ont levé des fonds ». C’est trop vague. Vous devez définir un ICP (Ideal Customer Profile) précis : taille, secteur, géographie, signaux d’achat, maturité, budget. Ensuite seulement, vous sélectionnez vos comptes nominativement.
Erreur n°6 : oublier de mesurer l’engagement des comptes.
L’ABM ne se mesure pas en clics ou en impressions. Vous devez tracker l’engagement des décideurs au sein de chaque compte cible. Combien de personnes ont ouvert votre email ? Combien ont visité votre page dédiée ? Combien ont répondu ? Ces métriques sont difficiles à capturer sans les bons outils (CRM bien configuré, outils d’engagement type Outreach, SalesLoft, ou même LinkedIn Sales Navigator).
Anticiper ces erreurs vous fera gagner six mois.
Outils et ressources pour démarrer
Vous n’avez pas besoin d’une stack technologique à 100 K€ pour faire de l’ABM. Voici les outils essentiels selon nous.
Pour le ciblage et la sélection des comptes :
LinkedIn Sales Navigator (filtres avancés pour identifier vos comptes cibles)
Google Sheets (oui, vraiment : pour lister et scorer vos comptes)
Bases de données publiques (Crunchbase, Societe.com, Infogreffe) pour trouver des informations sur vos cibles
Pour la personnalisation et l’orchestration :
Votre CRM actuel (HubSpot, Pipedrive, Salesforce) bien configuré avec des champs « Compte ABM »
Notion ou Airtable (pour centraliser les fiches compte : enjeux, décideurs, historique des interactions)
Canva ou PowerPoint (pour créer du contenu visuel personnalisé)
Pour l’engagement et le suivi :
LinkedIn (pour engager directement avec vos décideurs cibles)
Waalaxy ou Lemlist (pour automatiser vos séquences LinkedIn/Email avec personnalisation)
Calendly (pour faciliter la prise de RDV)
Pour la mesure et le reporting :
Google Sheets (encore une fois, pour un dashboard simple)
Looker Studio (gratuit, pour visualiser vos KPIs)
Vous voyez : rien d’inaccessible. Vous pouvez démarrer l’ABM avec un budget inférieur à 500 € par mois en outils. L’essentiel n’est pas la technologie, mais la méthode.
Si vous voulez aller plus loin, des plateformes ABM spécialisées existent (Demandbase, 6sense, Terminus, RollWorks), mais elles coûtent plusieurs dizaines de milliers d’euros par an. Nous recommandons de démarrer lean, de valider votre approche, puis d’investir dans ces solutions quand vous scalez.
Études de cas : Inbound, ABM, ou les deux ?
Regardons trois exemples réels (anonymisés) d’entreprises que nous avons accompagnées.
Cas n°1 : Scale-up SaaS RH (100 employés) — Hybride Inbound + ABM
Problème : généraient 300 leads par mois via leur blog, mais 85 % n’étaient pas qualifiés.
Solution : maintien de l’Inbound pour la notoriété + lancement d’un programme ABM sur 40 comptes stratégiques (grandes entreprises tech en hypercroissance).
Résultat : après 6 mois, 60 % de leur nouveau pipeline venait des 40 comptes ABM, avec un ticket moyen 3x supérieur. L’Inbound continuait d’apporter 40 % du pipeline, mais avec une meilleure qualification.
Cas n°2 : PME industrielle (50 employés) — ABM pur
Problème : vendaient des solutions techniques à 200 K€ minimum. L’Inbound n’avait jamais fonctionné (marché de niche, décideurs peu présents en ligne).
Solution : identification de 30 comptes cibles (groupes industriels français et européens) + campagnes ultra-personnalisées (études de cas sectorielles, invitations à des événements privés, démonstrations techniques sur-mesure).
Résultat : 8 opportunités créées en 9 mois, 2 contrats signés (1,2 M€ de CA). ROI largement positif.
Cas n°3 : Agence de conseil (10 employés) — Inbound d’abord, ABM ensuite
Problème : démarrage, aucune notoriété.
Solution : Inbound massif pendant 12 mois (3 articles par semaine, SEO, LinkedIn) pour construire une audience. Puis bascule progressive vers ABM sur les 20 comptes qui avaient manifesté le plus d’intérêt.
Résultat : l’Inbound a permis de générer 150 contacts qualifiés. L’ABM a converti les 15 meilleurs en clients (taux de conversion de 10 %, contre 2 % en Inbound pur).
Ces exemples montrent qu’il n’y a pas de solution universelle. La bonne stratégie dépend de votre stade de maturité, de votre marché, et de vos ressources.
Perspectives pour les PME françaises en 2026
Le marketing B2B évolue vite. Voici les tendances que nous observons et qui vont renforcer la pertinence de l’ABM dans les années qui viennent.
La saturation du contenu Inbound.
Selon une étude Content Marketing Institute, 70 % des marketeurs B2B publient du contenu de manière régulière. Résultat : vos prospects sont noyés sous l’information. Se différencier par le contenu devient de plus en plus difficile. L’ABM, lui, se différencie par la personnalisation et la pertinence.
L’essor de l’intelligence artificielle.
ChatGPT, Claude, Perplexity… Les acheteurs B2B utilisent de plus en plus les IA pour se renseigner. Ils ne lisent plus vos articles de blog. Ils posent une question à une IA et obtiennent une réponse synthétique. Votre stratégie Inbound doit s’adapter (être cité par les IA) mais l’ABM, lui, continue de fonctionner : un email personnalisé ou un appel direct ne passe pas par une IA.
La pression sur le ROI marketing.
Les directions financières exigent de plus en plus de justifier chaque euro dépensé en marketing. L’ABM, par nature, est plus facilement mesurable que l’Inbound. Vous savez exactement combien vous avez dépensé sur tel compte, et combien ce compte vous a rapporté.
L’internationalisation des PME françaises.
De plus en plus de PME françaises visent le marché américain, européen, ou global. L’Inbound fonctionne mal à l’international (barrière de langue, SEO local complexe). L’ABM, lui, est parfait : vous identifiez 50 comptes cibles aux États-Unis, vous adaptez votre message à la culture business américaine, et vous lancez.
Nous pensons que d’ici 2028, 80 % des PME B2B françaises à forte croissance auront adopté une approche hybride Inbound + ABM.
Synthèse et actions immédiates
Récapitulons. L’Inbound Marketing et l’Account-Based Marketing ne sont pas ennemis. Ce sont deux leviers complémentaires que vous devez activer selon votre contexte.
Utilisez l’Inbound si :
Vous construisez votre notoriété
Vous avez un produit à faible ticket moyen et cycle court
Vous disposez de ressources éditoriales solides
Vous cherchez à éduquer un marché immature
Passez à l’ABM si :
Vous vendez à des comptes à forte valeur (> 50 K€)
Votre cycle de vente est long et complexe
Votre marché est concentré (peu de comptes cibles)
Votre pipeline Inbound stagne en qualité
Combinez les deux si :
Vous voulez maximiser votre ROI marketing
Vous avez déjà une base Inbound qui tourne
Vous voulez accélérer la conversion de vos meilleurs prospects
Chez Go ABM, nous accompagnons des PME et scale-ups B2B dans cette transition. Nous les aidons à identifier leurs comptes cibles, à structurer leurs campagnes ABM, et à mesurer leur ROI.
Si vous vous demandez quelle approche privilégier pour votre entreprise, commencez par ces trois questions :
Combien de vos clients actuels représentent 80 % de votre chiffre d’affaires ?
Pouvez-vous nommer les 20 entreprises que vous rêvez de conquérir l’année prochaine ?
Avez-vous les ressources pour personnaliser vos campagnes marketing sur ces 20 comptes ?
Si vous répondez « oui » aux trois, vous êtes prêt pour l’ABM.
L’Inbound ne va pas mourir. Mais l’ABM va devenir l’approche dominante pour les entreprises B2B ambitieuses. La question n’est plus « Inbound ou ABM ? » mais « Comment combiner les deux intelligemment ? »
Passez à l’action
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